En matière d’infrastructures cyclables, nous militons et demandons régulièrement des pistes cyclables en propre, séparées du flux de la circulation automobile, notamment sur les grands axes à forte circulation.
A l’échelle de la commune, à titre d’exemples, ce sont les grandes traversantes est/ouest (du rond point des Loges jusqu’au rond point de Terrena), nord/sud (de Toyota à la Gare, et jusqu’au pont), la rocade, ou encore toutes les entrées de ville (Route de Nord, Route de Mesanger..), et les grands axes traversants les ZA et ZI.
Les institutions publiques rechignent systématiquement à investir dans ces pistes cyclables séparées, jugées trop chères, ou par manque de place, ou par peur de trop froisser les automobilistes.
Pourtant, à la lecture de cet étude américaine très sérieuse datant de 2016, https://ajph.aphapublications.org/doi/full/10.2105/AJPH.2016.303507, il n’y a aucune ambiguïté sur le bien fondé de nos revendications.
Peindre une ligne blanche sur la chaussée (la solution la plus souvent choisie) n’est pas suffisant pour protéger et encourager les enfants et les aînés à se déplacer à vélo, concluent les chercheurs américains.
La sécurité des cyclistes augmente de 89 % lorsqu’ils roulent sur une piste cyclable séparée physiquement des automobilistes, écrivent John Pucher et Ralph Bueler dans leur étude. Les bandes cyclables, qui n’offrent pas de protection physique, sont moins efficaces, augmentant la sécurité de 53 % seulement.
Le taux de mortalité des cyclistes entre 1990 et 2014, a diminué fortement dans les pays ayant choisi en priorité les pistes cyclables protégées.
Construire des pistes cyclables protégées du trafic automobile produit des effets immédiats : les enfants, les femmes et les aînés choisissent de se déplacer à vélo, explique en entrevue John Pucher, professeur émérite et chercheur associé au centre sur les transports de l’Université Rutgers et coauteur de l’étude. «Si vous avez des artères avec des camions et des autobus, ce n’est pas un endroit où bien des gens aimeraient aller risquer leur vie – et je ne les blâme pas. Mais quand l’infrastructure sécuritaire est là, les gens l’utilisent. »
A noter que les chercheurs américains citent en exemple, La Hollande, Le Danemark et l’Allemagne.
Malheureusement, la France n’est pas un exemple en la matière, le simple « coup de peinture » étant souvent choisie par manque de courage politique, et se donnant l’impression d’agir en faveur de l’utilisation du vélo.
Il n’est évidemment pas possible d’avoir des pistes cyclables séparées partout, mais sur les axes prioritaires, avec une circulation dense, cette option doit rester la seule possible, et il est du devoir des institutions de mettre tous les moyens en œuvre pour y arriver, pour garantir la sécurité des usagers, et réellement laisser le choix de prendre son vélo.
Un autre argument majeur que nous avançons, est la possibilité pour des personnes en fauteuils roulants, pourraient emprunter en toute sécurité ces pistes cyclables séparées.
En d’autre termes, la piste cyclable séparée, est un des aménagements les plus inclusifs qui soient, si en plus de l’aménagement cyclable, un trottoir adapté est construit pour les piétons et les poussettes, le gain est alors énorme.
Cet aménagement (presque) parfait existera bientôt, quand le Boulevard Bad Brückenau sera terminé.
Presque parfait, car cela reste un morceau d’infrastructure, qui devrait être poursuivie sans discontinuité sur le boulevard de l’Atlantique à l’ouest, et le Boulevard Pasteur à l’Est.
American Journal of Public Health (AJPH) from the American Public Health Association (APHA)
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